Edito du président : de quelle planète es-tu ?

L’édito du Président

De quelle planète es-tu ?

« De quelle planète es-tu ? » demande le petit prince au pilote tombé du ciel.

Cette même question pourrait être posée par les agriculteurs et agricultrices aux contrôleurs(leuses) du travail qui ne déboulent rien qu’à trois (!!!) et de la DRAAF en charge « de l’alimentation de la production et des échanges », qui ces dernières semaines, ont fait leur descente chez les paysans, suspectant plus que contrôlant des gens qui de par leurs diversifications légumières et fruitières, embauchent.

De quelle planète arrive-t-on pour s’épouvanter devant une caisse de récolte d’asperges souillées de terre et demander à l’agricultrice d’avoir un véhicule frigorifique pour ramener son produit du champ à la ferme éloignée de 200m ? De quelle planète débarque-t-on pour demander à ce que les employés saisonniers par tout temps aient leur contrat de travail en poche tous les jours ? De quelle planète provient-on pour aller jusqu’à contrôler leurs douches occupées sans daigner frapper… ?  De quelle planète vient-on pour demander à des vendeurs d’œufs d’acheter quatre poules pour justifier de la vente de ces derniers ? Si en lisant ces lignes avec votre café, cela vous fait sourire, sachez qu’à l’instar de Saint Exupéry, il n’est nullement question ici de conte poétique et philosophique mais de la réalité de personnes qui débarquent chez vous, vous demandent tous vos papiers sans toujours montrer les leurs.

A deux semaines d’une journée régionale qui se veut répondre au défi de l’emploi en agriculture, l’une des solutions pour  ne pas dégoûter ceux qui ont fait le pas d’embaucher, serait déjà de comprendre le terrain, essayer d’être un peu plus dans le contexte, d’être édifiant pour le contrôlé et non d’agresser à coup d’interprétations de textes de loi. Enfin si la diversification dans certaines cultures à valeur ajoutée peut permettre d’installer des jeunes, il ne faudrait pas les amener à mettre la clef sous la porte suite à des investissements inconsidérés réfléchis par des gens… qui « raisonnent» pour nous.

Jean Baptiste Prevost, Président JA 51