L’assemblée générale JA 51 : Prestation intégrale et / ou installation

 Les JA font salle comble

Table ronde (de gauche à droite) : un ancien exploitant anonyme, Alain Boynard, Jérémie Decerle et régis Macé

Table ronde (de gauche à droite) : un ancien exploitant anonyme, Alain Boynard, Jérémie Decerle et régis Macé

L’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de la Marne s’est déroulée, jeudi 25 février 2016, le matin à huis clos. Les JA en ont profité pour échanger avec Jérémie Decerle, vice-président national de Jeunes Agriculteurs, sur des sujets d’actualité et sur la politique menée par JA sur le dossier installation. L’après-midi, les JA ont souhaité échanger avec l’Assemblée sur le thème de la prestation intégrale et de l’installation. Le sujet a su attiser la curiosité de la profession, puisque pas moins de 220 personnes ont assisté à l’assemblée générale, les JA en sont ressortis ravis.
L’objectif émis par les JA 51, lors de leurs groupes de travail, était de comprendre ce phénomène de la prestation intégrale qui se développe entre autre dans notre département. Pourquoi les éventuels cédants restent « actifs » en délégant l’intégralité de leurs travaux à un prestataire ? Pourquoi les agriculteurs cherchent de leur côté de plus en plus à proposer leur services (alors qu’avant ils auraient cherché à développer une culture à valeur ajoutée) ? Ayant conscience que ce type d’activité peut permettre l’installation de jeunes sur de petites exploitations, et répondre à une demande client qui amène peut être une certaine souplesse, il est opportun de s’interroger sur cette forme d’agriculture : ne bloque-t-elle pas l’accès au foncier et l’installation sur certains territoires ?
Pour répondre à ces questions, les JA ont d’abord fait appel à Jean Marie Lett, responsable de gestion du CDER, afin de présenter une tendance chiffrée dans le département concernant l’évolution des agriculteurs ayant développé une activité de prestation, mais également l’évolution des exploitations ayant recours à la prestation de service. Puis, Hubert Bruneel, directeur général de la MSA a présenté l’évolution des installations à titre exclusif, principal ou secondaire. Le contexte, une fois dressé, Jean Baptiste Vervy, administrateur JA 51 a pu animer la table ronde, autour de laquelle se trouvaient Alain Boynard, invité en tant qu’agriculteur et prestataire ; Jérémie Decerle, vice président JA National en charge du dossier installation et Régis MACE, Vice-Président national des Entrepreneurs des territoires (EDT). Il a été très difficile de faire participer à la table ronde un ancien exploitant, ayant fait le choix de conserver son exploitation et de faire appel à la prestation intégrale. De ce fait, les JA ont déguisé l’un des leurs pour lui faire tenir des propos bien souvent entendus sur ce sujet.

Salle comble au Centre de conférence Gabriel Rigot à Châlons

Salle comble au Centre de conférence Gabriel Rigot à Châlons

Nicolas Kunysz, Secrétaire Général JA 51 lors du rapport d’activité, le tout dans un format dynamiq

L’accueil de Jean Baptiste Prevost, Président JA51

Discours d'accueil

Discours d’accueil

 

Jean Baptiste Prevost a ouvert l’Assemblée Général, pour la dernière fois en tant que président des Jeunes Agriculteurs de la Marne. Dès les premières lignes de son discours, son message est clair : rappeler l’importance des agriculteurs aux politiciens et leur implication nécessaire dans les réformes agricoles « le monde rural dans son ensemble se sent véritablement oublié de nos politiques publiques et énarques, ou s’ils y pensent ce n’est pas dans notre sens. Néanmoins en sous-marin la politique agricole au niveau départementale avance pas à pas avec ses problèmes d’interprétations de loi mille-feuille certes comme la loi sur l’eau, pour ne citer qu’elle doit suivre 4 schémas différents (sdage, Onema, nationnal europeen)… Ce problème d’engagement des professionnels dans leurs instance décisionnaire n’est pas nouveau mais c’est dommage car à plusieurs on va plus loin surtout si les élus que nous sommes arrêtent d’être multi casquettes ». Il poursuit sur l’implication, il connaît bien le sujet, pour avoir cumulé deux mandats JA : « des jeunes s’engagent, et y voient un intérêt, d’ouverture aux autres, d’ouverture aux dossiers, dans des instances qui peuvent faire bouger les lignes bien plus que les bonnes idées qui font bouger le monde mais uniquement lors de discutions de cour de ferme. » Jean Baptiste en profite pour remercier Xavier Dufour, ancien Secrétaire Général des JA 51, avec qui il a travaillé pendant trois ans. Il rappelle à l’Assemblée que Xavier s’est fortement engagé pour JA et qu’il a su organiser sa vie personnelle afin qu’aucune des parties (famille, profession, passion et syndicalisme) n’en pâtissent. Xavier assume encore actuellement les derniers instants de sa présidence JA de la région Champagne Ardenne a avant que celle-ci clôture pour repartir en grand est où il est d’ores et déjà vice-président.fleche_haut_rouge

 

 

Témoignage d’un administrateur JAThomas LECLERE

Thomas Leclere est un jeune Agriculteur qui siège au conseil d’administration et qui a pris part aux différents groupes de travail visant à préparer la Table ronde sur : « Prestation intégrale et /ou installation »

 

 

Thomas, tu as participé aux différents groupes de travail JA, en vue de préparer l’assemblée générale. Peux-tu nous dire ce qui a poussé les JA à opter pour ce thème ?
Les JA ont voulu aborder ce thème pour plusieurs choses. La première est que les JA sont les premiers défenseurs de l’installation, et que les chiffres baissent d’année en année. Nous cherchons donc les causes de cette chute. La seconde est que nous sommes tous concernés de manière plus ou moins proche par de la prestation ; soit dans nos propres activités soit dans notre environnement proche. Enfin ce sujet est un sujet épineux pour la profession, car il remet en cause, le statut du fermage, le niveau de retraite agricole, le niveau des reprises ou des achats de terre et le difficile renouvellement des générations ; de plus il refait le jeu des plus audacieux et des plus développés…Et je considère que JA peut et a l’obligation de se permettre de « mettre les pieds dans le plat ».

Sous quel angle avez-vous souhaité aborder ce vaste sujet ?
Nous avons abordé ce vaste sujet sur un angle assez ouvert, gardant une tres grande objectivité sur les raisons qui pouvaient freiner les installations mais aussi l’intérêt que la prestation pouvait présenter pour le monde agricole et les nouveaux installés.

Quelle est la position JA 51 sur ce sujet ?
JA émet le souhait de voir les installations repartir à la hausse, doit on considérer la prestation comme un frein ? La réponse est nettement plus complexe qu’un simple oui, et JA en a conscience car la prestation n’est que le résultat d’une inadaptation progressive du mode de faire valoir et de la retraite agricole…

Es-tu satisfait de cette table ronde ? Pourquoi ?
Cette table ronde m’a satisfait car bon nombre d’intervention était pertinente et relevée, mais pour moi ça n’est que le point de départ d’une vaste réflexion sur notre profession. Une chose qui n’a pas été abordé et qui aurait été bien de débattre, c’est la prestation peut être le moyen de renforcer une installation.

Penses-tu que les JA devraient continuer à travailler ce sujet aux côtés d’autres acteurs, tels que les propriétaires ruraux ou le groupe de travail foncier de la FDSEA ?
Il est primordial qu’un travail de fond se mène sur ce thème. Les JA doivent utiliser toutes les forces qui lui sont mises à disposition pour approfondir cette réflexion. Cela peut représenter un vrai thème de mandature pour la future équipe JA. Il peut être bien de mutualiser les travaux avec les propriétaires et la fdsea mais je pense que JA doit rester maitre de ses réflexions et aujourd’hui nous sommes les premiers a avoir osé planter le décor !

Avis personnel
Mon avis sur le débat est simple, la prestation est peut être une conséquence d’un non-adaptation du statut du fermage, d’un mauvais niveau de retraite, mais il contribue à développer un nouveau de mode de travail en agriculture qui permet de générer pour l’exploitant et le prestataire du revenu supplémentaire, de valoriser du patrimoine souvent familial en le gardant disponible, et permet généralement d’avoir du travail bien fait des deux cotés. La profession devrait certainement s’en inspirer si elle veut reformer son système de faire –valoir.

 

 

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Plus de prestations, moins d’installations et des départs plus tardifs

Retour sur les débats de l’assemblée générale des Jeunes Agriculteurs de la Marne. JA réaffirme sa position politique en faveur d’une agriculture d’Hommes.

En amont de la table ronde, ayant pour thème « Travail à façon et/ou installation », deux inter-venants proposent leur éclairage.

Prestation, des objectifs variés
Jean-Marie Lett, responsable de gestion du CDER rappelle les principales motivations des agriculteurs qui veulent faire à façon leur exploitation. Des agricul-teurs proches de la retraite qui ont une approche patrimoniale, des agriculteurs qui ne veulent plus gérer les démarches administratives, des agriculteurs qui veulent maîtriser dans le temps leur exploitation, voire se laisser du temps pour développer une autre activité. Sans oublier le faible niveau des retraites et le vieillissement agricole. Les prestataires sont des entrepreneurs (ETA), ou des agriculteurs, qui sont soit suréquipés, soit qui souhaitent mettre le pied dans une exploitation. Sans avoir de chiffres précis à présenter, Jean-Marie Lett ressent une croissance régulière du nombre d’exploitations réalisées en prestation intégrale.

La rentabilité pose question
À partir d’un échantillon non représentatif de soixante-quinze exploitations en prestation intégrale en Champagne crayeuse, plusieurs éléments sont mis en avant : un assolement peu diversifié, un coût de prestation moyen de 420 €/ha [490-340]. Les prestataires sont en majorité des agriculteurs et pour un quart des ETA. « En quinze ans, le coût de la prestation n’a pratiquement pas évolué » . En parallèle, il est noté que le coût par hectare de mécanisation en Champagne crayeuse est de 467 €/ha en 2014
pour des exploitations similaires. « Sur le plan purement comptable, c’est l’agriculteur qui fait faire sa ferme en prestation qui s’en sort le mieux financièrement ». Jean-Marie Lett souligne par ailleurs qu’en Champagne les agriculteurs réalisent de la prestation de service en raisonnant en coût marginal.

Installation, en baisse
Hubert Bruneel, directeur de la MSA 51-08-55, présente quelques chiffres sur l’évolution des installations dans la Marne. Il existe en effet une diminution en nombre et en valeur relative en grandes cultures. Dans la Marne en 2014, le taux de remplacement (les exploitations) est de 39 % et le taux de reprise (les hectares) de 32 % (en baisse de 10 % depuis 2010). Ce sont les taux les plus faibles de la région Champagne-Ardenne caisse Marne Ardennes Meuse. Enfin Hubert Bruneel met en avant deux indicateurs clés. Un jeune sur deux est désormais pluriactif. L’activité agricole à titre secondaire est rencontrée chez 40 % des installés. Quant aux chefs d’exploitation de soixante ans et plus, ils sont 1495 en 2010 (57 000 ha), contre 1836 en 2014 (76 000 ha).

Table ronde
À la lecture de ces chiffres, Jérémie Decerle, vice-président JA national, a un message très clair : « nous ne sommes ni contre les prestataires, ni contre les cédants ou les propriétaires. Chacun a sa place et est utile sur notre territoire ». Il souligne que défendre l’installation et la prestation (non intégrale) n’est pas incompatible mais il faut
faire attention aux dérives. Par contre la profession agricole, avec toutes ses composantes, doit définir un projet. « Nous voulons une agriculture familiale, dont la gouvernance de l’exploitation est conservée par l’exploitant. Il faut dans ce contexte définir ce qu’est un exploitant et donner un cadre qui permette à cette défini-tion d’évoluer (statut du fermage, fiscalité, etc. ». Régis Macé, entrepreneur de travaux agricole en Bretagne, milite aussi pour maintenir des exploitants. « Ce sont avant tout mes clients. C’est pourquoi je participe aussi aux mobilisations syndicales ». Il précise qu’en fonction de sa stratégie, soit l’exploitant s’équipe, soit il part en Cuma, soit il fait appel à un agriculteur prestataire ou une ETA. Selon lui, les coûts de revient par hectare entre une Cuma et une ETA sont très proches puisque le raisonnement économique vise à optimiser les investissements « À la Cuma on s’engage, en ETA c’est plus libre et volatile ». Pour Régis Macé, le machinisme à travers l’agriculture de précision va nécessiter une surface importante pour rentabiliser les investissements. Le machinisme a pris 20 % en dix ans et ça ne baissera pas. La « seule » solution selon lui pour faire face à cette évolution, c’est la prestation.

Satisfaire une demande
Alain Boynard, exploitant prestataire, a de son côté une analyse différente. « Je réponds à une demande et je propose de la prestation, intégrale ou non. À titre personnel, je m’oriente aus-si vers de la copropriété. Quoi qu’il en soit, l’agriculteur reste le patron sur sa ferme, il choisit son assolement et son organisme stockeur. Personnellement la prestation est pour moi une activité de diversification, il est évident que la prestation de service mobilise beaucoup moins de capitaux pour se développer ».Enfin, autour de la table ronde, un propriétaire, ancien exploitant, (représenté par un jeune
« acteur »), explique son positionnement : « faire faire, maîtriser son patrimoine et avoir dans la durée une ressource non négligeable pour faire face à ses besoins ». En clair, se positionner dans une situation de rente en s’appuyant sur l’organisation et la réglementation actuelles.

Quel projet agricole
À partir de cette table ronde, les Jeunes Agriculteurs démontrent qu’installation et prestation ne sont pas incompatibles, mais qu’il faut avant tout s’entendre rapidement sur un projet commun pour conserver à terme une
agriculture de type familiale. Des évolutions réglementaires et législatives doivent avoir lieu à plusieurs niveaux pour atteindre ces orientations. D’où la nécessité à l’instar des pays limitrophes (Allemangne…) de valider véritable projet politique.

Christophe Songy, directeur de publication Marne Agricolefleche_haut_rouge

 

 

Ils ont dit ….

Régis Jacobé : «Il va falloir intégrer dans notre raisonnement, le vieillissement de la population agricole. Un grand nombre d’exploitants qui prennent leur retraite agricole (très faible) n’ont pas accès à l’usufruit. La problématique du revenu devient une réalité.»
Olivier de Bohan : «Pour maintenir notre revenu, j’ai développé de l’activité autre élevage… mais nous devons aussi conforter notre exploitation. L’agrandissement étant encadré, voire limité (responsabilité), on s’oriente forcément à un moment donné vers la prestation».
Jérémie Decerle : «En France, il y a deux installations pour trois départs. En 25 ans, nous sommes passés d’un million de paysans à 450 000. Il y a quand même de l’optimisation et de la restructuration.»
Julien Valentin : «Ne faut-il pas valoriser davantage le capitale circulant pour encourager ceux qui investissent. Il faut trouver le bon équilibre entre investisseurs et rentier.»
Sébastien Perardel : «Ne faut-il pas valoriser davantage ceux qui travaillent que ceux qui possèdent les biens (à l’instar du métayage en agriculture)»
Charles de Courson : «Les causes à vos difficultés sont multiples: le premier problème c’est l’absence d’une stratégie claire de la PAC. La définition d’un exploitant n’est pas la même entre les vingt-huit pays européens. Le statut du fermage doit encore évoluer et s’adapter. La fiscalité, notamment ISF, doit être revue pour les cédants. Le système de retraite agricole qui est un des plus mauvais de France et l’évolution des coûts de mécanisation.»
Bernard Maloiseau : «Il faut moderniser le statut du fermage pour avoir plus de souplesse et limiter le travail à façon.»
Christophe Songy : «Il n’est de richesse que d’hommes. Au-delà des prix, il est nécessaire d’avoir des hommes et des compétences pour créer de nouvelles valeurs ajoutées sur les exploitations. Les départements en France qui n’ont pas accompagné l’installation sont les départements qui se retrouvent les derniers en terme de valeur ajoutée départementale.»

 

 

Pascal Prot, Président Vivescia

Qu’avez-vous pensé de l’assemblée générale des JA 51 ?
J’ai apprécié que la salle soit pleine. Une forte présence des jeunes agriculteurs à leur AG prouve la vitalité de l’organisation JA. Une AG n’est pas un moment où l’on invite une « personnalité » souvent rémunérée pour faire le show, ce doit être un moment privilégié, entre adhérents, pour se poser les questions essentielles sur le présent et le devenir de l’organisation. Votre AG correspondait à la définition et la question du travail à façon est clairement un sujet majeur. La table ronde a parfaitement décrit la situation actuelle où finalement tout le monde est légitime pour faire le choix du travail à façon. Malheureusement elle n’a pas dégagé de pistes claires pour changer les pratiques qui se développent. Charles Amédée a, lors d’une intervention brillante, montré les raisons objectives du succès du travail à façon. J’ai apprécié la conclusion de JB et notamment son explication du « mal français », qui chaque jour combat le pragmatisme, par la comparaison des deux casques de la première guerre mondiale.

Pour faciliter la transmission d’exploitation, quels sont selon vous les leviers à actionner ?
L’amour du métier, une qualité de vie, un revenu convenable pour celui qui part et celui qui arrive, le respect du droit de propriété. Non évoqué, le 25 février mais néanmoins réel, il a été rapporté lors de nos travaux préalables à l’AG que les techniciens de plaine de grand groupes coopératifs et négociant mettaient en relation cédants sans repreneurs et prestataires locaux afin de s’assurer l’approvisionnement.

Avez-vous connaissance de ces pratiques ? N’avez-vous pas l’impression qu’il y a ambivalence entre ces pratiques qui ne poussent pas à l’installation et la création de « groupe jeunes » dans ces mêmes organismes ?
De mon côté, j’ai déjà entendu que des centres de gestion ou des banques étaient à l’origine de rapprochements entre agriculteurs. Aujourd’hui, vous me dites que des organismes stockeurs seraient actifs dans ce domaine. Je ne connais pas la réalité de ces rumeurs. Les fermes à reprendre dans les villages sont suffisamment identifiées à l’avance pour que les contacts se fassent en direct entre agriculteurs. Le groupe Vivescia n’a pas de politique particulière sur ce sujet et nous pensons que seule la performance quotidienne renouvelée entretien la confiance des agriculteurs adhérents ou clients.

Avez-vous un accompagnement spécifique pour les prestataires. Est-ce un moyen pour vous de garder vos clients ?
Nous répondons aux demandes particulières de beaucoup d’agriculteurs et bien sûr de prestataires si nous pouvons rendre le service en respectant nos règles d’équité coopératives.

Expression libre sur le sujet
Dans un an, je redeviendrai « jeune agriculteur » sur ma ferme et je proposerai au président des JA de créer une société de prestations agricoles dont les travaux seraient assurés par les jeunes installé ou en attente d’installation. Les sortants seraient sans doute sensibles à cette forme de transmission. Quand un mouvement vous dépasse, mieux vaut en tirer profit.

 

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Charles de Courson, député de la Marnede courson

Qu’avez-vous pensé de l’assemblée générale des JA 51 ?
Le thème choisi par les JA51 était très intéressant et il est dommage qu’aucun exploitant ayant recours à l’exploitation à façon intégrale n’ait accepté de venir expliquer ses motivations.

Pour faciliter la transmission d’exploitation, quels sont selon vous les leviers à travailler avec les parlementaires ? (fiscalité, ISF, le problème des retraites, la problématique du statut du fermage…)
Sur l’ISF, il faudrait supprimer l’exonération, au titre des biens professionnels, des terres dont un exploitant est propriétaire, s’il continue à les exploiter au-delà de sa date normale de départ à la retraite (soit 42 annuités et plus de 65 ans).Il faudrait également ne pas accorder de surcote à la retraite de base pour les exploitants agricoles qui continuent à exploiter après avoir dépassé leur date normale de départ à la retraite.

Selon vous quelles mesures inciteraient la transmission d’exploitation (au delà du bail de 18 ans) ?
Il faut poursuivre l’assouplissement des différents baux ruraux existants en contrepartie de droits renforcés pour le fermier.

Expression libre sur le sujet de la transmission d’un patrimoine familial
Il faut favoriser la transmission d’un patrimoine en conditionnant des avantages fiscaux en matière de succession à la poursuite de l’exploitation de ces biens par un membre de la famille pour une durée minimale significative (10 ou 15 ans).

Dans son rapport moral, Jean Baptiste PREVOST, président JA 51, a décrié l’administration en “tout numérique” alors que de nombreuses zones blanches (sans accès au haut débit) persistent à exister en 2016. Quelle réponse pouvez-vous apporter à ce problème ? N’y a-t-il aucun recours visant à contraindre les opérateurs en téléphonie de mettre tout le monde sur le même pied d’estale ?
Lors de l’appel à concurrence, le gouvernement Français n’a pas imposé aux futurs opérateurs de téléphonie mobile, dans leurs cahiers des charges, l’itinérance et l’obligation de couverture à 99% de la population. Aujourd’hui, Il est trop tard ; cependant, pour obtenir l’achèvement de la couverture du territoire, on peut négocier avec les opérateurs des aides financières ou la prolongation de la durée des concessions. Sur le numérique, l’Etat et la région Champagne-Ardenne ont été défaillants ! La solution était de faire pour le numérique ce qui a été fait pour l’électricité entre les deux guerres pour électrifier le monde rural, c’est-à-dire de créer un fonds alimenté par un prélèvement fiscal sur les activités de télécommunication. Avec 1 milliard d’euros par an, on aurait équipé le pays en une dizaine d’années ! C’est cette solution qu’il faut promouvoir !

 

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Dernier rapport moral pour Jean Baptiste Prevost, Président JA51

JA : quelle école ! 

JB

« Ce n’est pas sans une certaine émotion que je vous livre mon dernier rapport moral sous la responsabilité du syndicat des jeunes agriculteurs de la Marne. Quelle école !! Il est certain que j’y ai appris nombre de choses et si ça n’est pas toujours simple de prendre de telles responsabilités au final je ne peux que vous y encourager à condition d’être bien entouré et de savoir mettre des bornes à ses implications pour ne pas  s’oublier ni oublier son métier.  [… ] Pourquoi s’engage ton ? Pour faire avancer l’Agriculture avec un grand A pour tenter de l’élever, vers le plus positif plus productif, plus propre, plus économique, bref plus de valeur ajoutée pour nous et nos territoire. Et pourtant… Petit flash-back : dimanche dernier, les médias se sont largement fait le relais des commémorations de la bataille de Verdun qui 300 jours durant vit s’affronter deux armées, deux uniformes tous les deux pour la première fois équipées de casques dont le but identique était de palier à l’hécatombe en grande partie causée par des blessures à la tête d’un côté comme de l’autre du « no mans land ». A une problématique terrain, deux conceptions de la fabrication en étaient diamétralement opposée : Le casque français dit Adrian fut dessiné par des artistes car on lui cherchait une certaine allure notamment cette crête métallique qui doit rappeler la bourguignotte du moyen Age. Ça a de la gueule en défilé peut être moins lorsqu’il faut se faufiler. A contrario de l’autre côté du Rhin on fait appel, tient donc,  quelle idée à des chirurgiens du crane c’est ce qui donne ce profile permettant de protéger oreilles et tempes sans vous parler d’une épaisseur quasi deux fois supérieure. Bref on privilégie le pragmatisme à l’esthétisme. Certes le support centenaire d’un JA trentenaire peut vous paraitre surprenant mais c’est un moyen décalé et simple que nous avons trouvé afin de communiquer auprès de gens qui ne sont pas du métier, dont les représentants et élus de la république ici présents qui se doivent d’être le relais du terrain afin que rentre dans le crane des fonctionnaires parisiens qu’aujourd’hui encore  la mort est dans le pré, car trop régenté par des gens loin des contrées. Aujourd’hui le combat n’est plus sur le « terrain pris » mais sur le « prix tout court » qui doit couvrir nos coûts de production Certes ce coût de production est en partie indu à notre gestion très personnelle de nos affaires. Mais ce cout, plus ou moins quantifiable est également économique et temporelle parce que de hautes pensées de hauts fonctionnaires enfermés dans leurs ministères pensent et philosophent sur un métier qu’ils ne connaissent qu’au travers de reportages et émissions à charge tels que « cash investigation ». En sortent des solutions inapplicable pour que le beau discours à Bruxelles prévale au pratique dans nos parcelles quitte à nous faire perdre la tête. Durant ces 4 ans pourtant je peux vous dire qu’à tous les niveaux j’ai rencontré des professionnels qui n’attendent pas de directives pour tirer l’agriculture vers le haut en étant volontaire pour relever tous ces enjeux que demande la société performance économique, alimentaire et qualitative en premier lieux et puis environnemental et sociétal. Mais il faut bien assimiler que le second lieu ne peut se faire que si le premier a des bases solides !! »

 

Catégorie « tout numérique »

« Alors effectivement tout se numérise et l’on a l’impression que le temps dit « gagné » est passé à nous trouver de plus en plus d’activités. Les TV et TB d’une lourdeur in téléchargeables dans les mairies des communes même équipées de haut débit et qui les ont travaillés afin d’amender cette volonté de sanctuarisation du territoire. Les dossiers PAC papiers passant au tout numérique, on nous redemande aujourd’hui de dessiner chaque parcelle alors qu’avant on se cantonnait à l’ilôt en indiquant les parcelles tout en précisant les surfaces. Que de temps passé sur ces dossiers PAC 2015 où la menace de non affectation de DPB sur les parcelles échangées a pesé un temps comme si l’aide était attachée à la parcelle, ou comme ces demandes de prêt de trésorerie et puis enfin ces SNA qui nous arrivent ces dernières semaines et sur lesquelles j’espère que monsieur le directeur de la DDT nous éclairera. Toujours dans la catégorie numérique : nous avons appris en début d’année que vos déclarations d’impôt seront également totalement dématérialisées d’ici 2019. Quid des zones blanches, il faut absolument que tous les foyers soient sur le même pied d’égalité réel…sans attendre le ministère, car imaginez, mesdames, messieurs la gestion de ces dossiers  là où l’ADSL n’est pas présent car on privilégie la 4G urbaine au haut débit rural. Cela fait également partie du malaise et du sentiment d’abandon. »

 

 

 

 

 

 

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